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La Révolution ? On s’rappelle…

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Je ne sais pas comment expliquer ça, mais la proximité de l’opulence, la fréquentation assidue de la luxure et le zèle qu’on met à se vautrer dans les dépravations les plus jouissives font assez facilement oublier l’adversité dans laquelle est plongée 75% de la planète. Curieusement.

L’autre jour, en cherchant je-ne-sais-plus-quoi, je suis tombée sur une vidéo de Bruno Gaccio subissant les tirs nourris de prof et grincheux à l’époque où toutes les semaines dans On n’est pas couchés ils faisaient la démonstration par l’exemple du degré zéro de la critique littéraire et du degré cent de la mauvaise foi jalouse. Et lorsqu’une telle chose arrive (tomber sur une vidéo de prof et grincheux), je suis victime d’un réflexe pavlovien : je me dis que s’ils n’ont pas aimé, il est fort probable que ça me plaise. Cela ne suffit cependant pas toujours à me faire lire le bouquin, mais en l’occurrence, je l’ai fait, d’abord parce que de toute façon je suis en pâmoison devant Bruno Gaccio (qui a trouvé le moyen, beau comme c’est pas permis, d’illustrer son livre par une photo où il ne l’est pas trop), et qu’en l’occurrence, je l’ai trouvé tellement touchant et plein d’humilité face à la vanité suffisante des deux clowns que je me suis dit que ça valait bien une récompense.

Alors, ce livre, il devrait parler de la révolution et de la révolte : pourquoi les gens qui sont dans la misère la plus totale finissent par courber le dos, alors que les bobos bien pensant, eux, disent qu’il faut agir, tout en ne le faisant pas, par facilité. Et il en parle. Mais le fait est que bien souvent, le narrateur est détourné de son propos par les jolies filles, et c’est, au final, un parcours à travers les femmes, qui tient à la fois de Candide et de Montaigne.

Et j’ai vraiment beaucoup aimé. Plein d’auto-dérision,  ce livre m’a fait rire dès le départ. Et à l’arrivée aussi. Car le talent de Gaccio, c’est d’arriver, mu par un dilettantisme et une désinvolture assumés qui le fait passer d’un sujet à un autre sans vraiment de transition, à dire des choses très vraies, qui donnent à réfléchir, sans jamais lasser ni ennuyer. Même lorsque le texte aborde des problèmes théoriques complexes, il le fait avec légèreté, une légèreté qui montre finalement qu’il a tout compris. Pourtant, ayant arrêté l’école à 15 ans, il montre parfois un grand complexe d’infériorité, qui n’a selon moi pas à être. Mais le sujet essentiel du livre, ce sont quand même bien les femmes : séducteur, un brin macho, il les collectionne. Un des chapitres du livre porte même mon prénom (et oui !) (enfin, je veux dire, la fille a le même prénom que moi) (je précise, on ne sait jamais, après les rumeurs vont vite). Mais, là encore, c’est drôle, et c’est touchant ! On sent l’homme qui aime les femmes, qui les comprend (et oui) et j’ai failli mourir de rire au détour d’une phrase lorsqu’il égratigne Zemmour qu’il qualifie de "nécessiteux sexuel" (du coup, je comprends qu’il n’ait pas aimé le livre, ça a dû le vexer le pauvre choupinet).

Bref, un livre drôle et intelligent, d’une lucidité parfois cruelle, et qui n’est, contrairement à ce qu’affirment prof et grincheux, pas si mal écrit que ça. Je vous encourage à y jeter un oeil à l’occasion, et quant à moi, je vais faire provision de thé à la bergamote, qui semble avoir des effets très intéressants sur l’auteur !

- La Révolution ? – On s’rappelle…

Bruno GACCIO

Descartes & Cie, 2011


Classé dans:Elle lit... des essais, Elle lit... des textes biographiques et autobiographiques Tagged: femme, révolution Image may be NSFW.
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